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Proximité physique et sentiment de protection

D’un point de vue psychologique, les petitsêtre humains viennent au monde en tant que prématurés. Dans l’évolution humaine, le premier ancêtre de l’homme moderne, l’homo erectus, se tenait sur deux jambes. À partir de là, les mains ont pu développer une liberté qui a conduit à un progrès intellectuel et qui a abouti à un élargissement de la circonférence du crâne. Simultanément, cette posture verticale a provoqué un rétrécissement du bassin et de la filière pelvienne. Ce sont les raisons pour lesquelles nos enfants naissent inachevés et dépendent de l’attention, du soutien et d’un lien profondément émotionnel et physique avec les personnes qui les entourent au cours des premiers mois. (Su derland 2006: S. 20–21). Un nouveau-né est absolument sans défense. Son instinct l’informe principalement sur 3 situations qui pourraient mettre sa vie en péril et qu’il faut éviter par tous les moyens et c’est pour cette raison que le bébé a une voix très puissante, car il peut ainsi revendiquer ce dont il a besoin pour survivre : nourriture, chaleur et protection.

Un bébé a dès lors besoin, au moins durant les trois premiers mois de vie, de proximité physique et de ressentir un sentiment de protection 24 heures sur 24, comme si, en fait, la grossesse se poursuivait. Il n’est pas correct de penser qu’on gâte trop un enfant en étant proche de lui. Au contraire, plus il expérimente la proximité et la chaleur humaine au cours des premiers mois de sa vie, plus il pourra, plus tard quand il sera mûr, se séparer de ses parents. La relation avec ses parents va de soi. Il sait qu’il ne doit pas se battre pour l’obtenir, qu’il peut se réfugier à tout moment dans leurs bras protecteurs, ainsi il peut s’éloigner de cette sécurité sans crainte. Porter, allaiter, cajoler devrait être la priorité de l’entourage pendant les premiers mois de vie. Le bébé se définit par sa limite extérieure, donc par sa peau, c’est pourquoi il est particulièrement réceptif au massage relaxant, avec de l’huile de lavande, par exemple, et on l’enveloppe ensuite dans un linge bien chaud avant de le poser sur la poitrine de sa mère ou de son père pour le laisser tout simplement apprécier cette merveilleuse sensation. Après un tel départ dans la vie, l’enfant, désormais plus âgé, a inscrit dans son subconscient qu’il trouvera toujours un nid protecteur auprès de sa famille. La confiance gagnée envers ses parents est inébranlable, même s’il rencontre des difficultés à l’école ou souffre parfois d’autres soucis. Lorsqu’il ne se sent pas très bien ou qu’il a la grippe, il suffit de le masser gentiment sur la poitrine avec de l’huile polaire (Alpmed) et de l’envelopper dans un linge bien chaud. S’il souffre de maux de tête, on pourra lui poser une compresse froide accompagnée d’une lingette à la reine-després, lui exprimer de l’affection et «prendre du temps pour lui». Ainsi, l’enfant ressent à quel point il est précieux et important pour ses parents, même lorsqu’il ne se sent pas très bien. Ces gestes sont salutaires et contribuent à renforcer la confiance de l’enfant durant toute sa vie.

Peu après la naissance, le cerveau de l’enfant se situe encore dans un état «brut». Ses multiples milliards de cellules cérébrales ne sont pas encore reliées et elles profitent de chaque occasion, chaque sensation, pour se connecter. Son cerveau est conçu pour s’adapter à la spécificité de son environnement (Sunderland 2006: S. 22–24). Si au cours de cette période de mise en réseau intense, l’enfant fait l’expérience de suffisamment de proximité, d’amour et de compréhension de la part de ses parents, une structure toute différente de son caractère se développe et se construit, sous l’influence des hormones du bonheur. En revanche, s’il est exposé à l’anxiété, au stress et à la solitude, il se développera sous l’influence des hormones du stress. Une approche consciente et empreinte de tendresse des parents envers leur enfant au cours des premiers mois de vie a par conséquent un impact pour le reste de son existence. J’ose même encore affirmer que si tous les enfants pouvaient naître et grandir dans l’amour et la chaleur humaine, ils seraient en mesure de façonner l’ensemble de la société par leurs qualités empathiques.

Malgré sa maladresse physique, un bébé est très tôt doté de nombreuses compétences pour communiquer. Dès la naissance, il est ainsi capable de faire comprendre par tous les moyens dont il dispose quand il doit faire ses besoins. Il s’agite, s’écarte éventuellement du sein au cours de l’allaitement, déforme son visage, gesticule avec ses petits bras et jambes, pleure et presse en devenant tout rouge. Dans notre monde industrialisé, nous avons cependant un peu perdu l’aptitude à répondre à ces signes, et cela depuis des générations, car nous-mêmes ainsi que nos parents portions déjà des couches. Nous en déduisons fréquemment que le bébé a mal au ventre ou qu’il souffre des fameuses coliques des 3 mois. Si vous savions interpréter ces gestes, nous déshabillerions l’enfant, le motiverions par des encouragements en le tenant par-dessus le lavabo pour qu’il puisse faire ses besoins. Je suis toujours très étonnée du succès de cette méthode et de la réaction des parents, lorsqu’ils se rendent compte à quel point ils ont sous-estimé leur enfant à ce propos.

Cet exemple tout comme d’autres phases d’apprentissage se nomment les «phases sensibles» et sont présentes durant un temps limité. Il en va de même par exemple pour la prise de conscience face au danger. Si cette phase n’est pas abordée, en raison de l’ignorance ou de la méconnaissance des parents, elle se refermera et devra s’ouvrir à nouveau plus tard pour que l’expérience puisse tout de même être réalisée et connectée via l’intellect. Lorsqu’une chose est mémorisée par l’instinct au cours de la phase sensible appropriée ou si cette étape n’est testée que plus tard, via l’intellect, va influencer la place qu’elle occupera ensuite et s’inscrire très différemment dans la liste des priorités de l’enfant. Toute l’importance de ces situations se révélera plus tard face à l’apprentissage de la propreté et du danger par exemple, lorsque l’enfant recevra des bonbons pour devenir propre où lorsque la balle roulera sur la route au cours d’un jeu (Messmer 2004: S. 43–75).

Il en va de même pour l’apprentissage des langues. Un enfant doit être exposé à l’influence d’une langue avant sa dixième année, pour être capable de parler. Sinon, il sera trop tard et s’il découvre ses capacités linguistiques seulement après la puberté, elles seront généralement insuffisantes tout au long de sa vie (Solter 1984: S. 126–127).

Jusqu’à 6 ans environ, les jeunes enfants se trouvent dans un état hypnotique permanent. Et jusqu’à l’âge de 2 ans, leur fréquence cérébrale se situe dans les ondes delta (0,5–4 Hz), ce qui apparaît chez l’adulte uniquement au moment où il est pleinement relaxé ou lorsqu’il dort profondément. Dans cette phase delta, l’attitude critique envers soi-même est éteinte, l’activité cérébrale se situe alors dans le domaine le plus profond de l’EGG et absorbe donc tout avec la totalité des sens directement dans le subconscient, sans filtre. Au fil du temps, les autres états de conscience se développent progressivement. À partir de 3 ans et jusqu’à 6 ans environ, l’activité cérébrale évolue vers l’état thêta (4–8 Hz), ce qui correspond chez une personne adulte, à un état de rêverie. Les hypnothérapeutes recherchent justement cet état pour stocker de nouveaux modes de comportement directement dans l’inconscient.

L’enfant vit cette phase dans un état mixte entre réalité et rêve. Par la suite, la fréquence cérébrale augmente pour se situer dans les ondes alpha (8–12 Hz), ce qui correspond à un état conscient, mais relaxé.

Vers l’âge de 12 ans environ, le cerveau de l’enfant est alors capable de produire toutes les fréquences d’ondes et d’atteindre également l’état bêta (12–35 Hz). En atteignant ce stade bêta, l’enfant parvient à percevoir son environnement d’un point de vue critique et est capable d’y apporter son propre jugement. Désormais, sa capacité d’analyse et sa conscience de soi sont installées. En d’autres termes, l’enfant est quasiment programmé par son environnement au cours des 6 premières années de sa vie, car il ne sait pas encore penser de manière différenciée et critique. Cette connaissance peut représenter un énorme potentiel, mais peut également avoir des conséquences désastreuses. L’environnement, l’interaction verbale et non verbale, la sécurité, la proximité physique protectrice ou l’absence de celle-ci ont des conséquences considérables sur l’ensemble du développement ultérieur de l’être humain. Après tout, en tant qu’adultes, nous sommes contrôlés jusqu’à 95 % par notre subconscient (Lipton – Bhaerman 2009: S. 64–72).

Que se passerait-il si tous les parents se rendaient compte, que leurs faits et gestes sont directement enregistrés dans le subconscient de leur enfant?

 

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